NetworkManager est un outil de gestion du réseau développé par Red Hat depuis 2004, et qui a changé la donne notamment pour les utilisateurs d’ordinateurs portables. Pour l’anecdote, le fonctionnement quelque peu erratique des toutes premières versions lui avait valu le sobriquet de « NotworkManager » à l’époque. Les problèmes des débuts ont été résolus depuis belle lurette, et NetworkManager est aujourd’hui un outil stable et fiable pour une gestion transparente du réseau.
NetworkManager sur un PC portable
Il n’est peut-être pas inutile de préciser ce que j’entends par « gestion transparente du réseau ». Voici à quoi cela ressemble sur mon MacBook Pro tournant sous OpenSUSE Leap 15.1.
- Lorsqu’un point d’accès WiFi est disponible à proximité, mon portable s’y connecte automatiquement.
- Dès que je branche un câble réseau, c’est la carte réseau filaire qui prend le relais pour la connexion Internet sans que j’aie à le préciser.
- Il suffit de débrancher le câble pour que la connexion WiFi soit réactivée.
Et sur les serveurs ?
Personne ne contestera l’utilité de NetworkManager dans un tel contexte. En revanche, c’est une autre histoire sur les serveurs. À titre d’exemple, jetons un oeil dans la dernière édition du Unix and Linux System Administration Handbook à la page 417.
NetworkManager is primarily of use on laptops, since their network environment may change frequently. For servers and desktop systems, NetworkManager isn’t necessary and may in fact complicate administration. In these environments, it should be ignored or configured out.
La documentation technique sur les serveurs Linux est plutôt mitigée sur l’utilité de NetworkManager. Quoi qu’il en soit, un nombre significatif d’administrateurs considèrent qu’il s’agit là d’une couche d’abstraction et de complexité supplémentaire, et dont on peut aisément se passer.
Red Hat Enterprise Linux et NetworkManager
Les administrateurs de serveurs Red Hat Enterprise Linux et CentOS auront sans doute remarqué que Red Hat met en avant l’utilisation de NetworkManager depuis RHEL 7.0. Cette préférence a tendance à s’accentuer depuis la publication de RHEL 8.0.
- Sous RHEL et CentOS 7.x il est tout à fait possible de supprimer tous les paquets
NetworkManager-*
et de passer par la configuration manuelle des scriptsifcfg-<interface>
dans/etc/sysconfig/network-scripts
. C’est d’ailleurs ce que je préconise dans le premier tome de mon ouvrage Administration Linux par la pratique. - Sous RHEL et CentOS 8.x cette manière de procéder est tolérée, quoique considérée officiellement comme obsolète. Le guide officiel Considerations in adopting Red Hat Enterprise Linux 8 le dit bien : » Network scripts are deprecated in Red Hat Enterprise Linux 8 and are no longer provided by default.«
Bref, fini l’âge d’or du principe KISS où il suffisait d’éditer une poignée de variables dans /etc/rc.d/rc.inet1.conf
sous Slackware pour configurer un serveur local, un routeur ou un serveur dédié.
Un avantage de NetworkManager
Parmi les avantages de NetworkManager, on notera l’abolition des idiosyncrasies de configuration spécifiques aux distributions. De ce point de vue, NetworkManager est au réseau ce que systemd
est à l’initialisation et la gestion des services.
Découvrir NetworkManager par la pratique
Je ne vais pas rédiger un article exhaustif – c’est-à-dire qui épuise le sujet aussi bien que le lecteur – sur NetworkManager. Au lieu de cela, je vais plonger les mains dans le cambouis en réfléchissant à voix haute. Je partirai de la configuration la plus simple pour évoluer vers des cas de figure un peu plus spécifiques.
Notre prochain article portera ainsi sur la configuration de NetworkManager sur un serveur simple installé dans le réseau local d’une entreprise.
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4 commentaires
benziane · 3 avril 2020 à 21 h 42 min
Bonjour,
Je salut votre effort au service de du monde de l’opensource, Bravo et bon courage.
Slts,
kikinovak · 3 avril 2020 à 22 h 09 min
Et je vous dis merci pour les fleurs. Un gentil bonjour de la garrigue gardoise.
Hugues · 13 décembre 2020 à 10 h 38 min
Salut,
Juste pour signaler un lien vers un 404 : «C’est d’ailleurs ce que je préconise dans le premier tome de mon ouvrage Administration Linux par la pratique.»
(Je m’attendais d’ailleurs plutôt à un lien vers le site de l’éditeur)
Bonne journée
kikinovak · 13 décembre 2020 à 18 h 30 min
Corrigé, merci.
Les commentaires sont fermés.