L’été dernier, j’ai été contacté par Photon & Polymers, un petit laboratoire indépendant spécialisé dans la recherche et le développement sur les matériaux photopolymères. Le fondateur de l’entreprise m’a appelé au téléphone, avec une demande spécifique mais somme toute assez classique. Dans le labo, quatre postes de travail tournant sous Microsoft Windows font tourner toute une série d’applications métier, et il faudrait maintenant un serveur de fichiers pour centraliser toutes les données éparpillées sur tous les postes.
En temps normal, j’aurais proposé deux serveurs pour cette configuration. Un serveur Linux avec Samba pour le partage des données, l’autre avec Rsnapshot pour effectuer des sauvegardes quotidiennes de l’ensemble. Et puis un accès SSH depuis l’extérieur pour pouvoir prendre la main à distance et effectuer la maintenance des machines. Ce qui nécessitait l’acquisition de deux machines et un déplacement initial en Alsace pour intégrer les machines proprement dans le réseau. Ça m’est déjà arrivé d’envoyer des serveurs par la poste et de les configurer à distance, mais c’est parfois une opération aussi délicate que la construction d’une maquette de voilier dans une bouteille.
Cette fois-ci, je me suis retrouvé confronté à une double contrainte. D’une part le budget du labo est relativement limité, puisque c’est une petite structure. L’achat de deux serveurs et des deux contrats de maintenance qui vont avec signifierait un investissement conséquent. D’autre part le réseau interne fonctionne en circuit fermé sans connexion à Internet, ce qui exclut donc toute télémaintenance.
Au lieu d’en rester là, j’ai décidé de faire tout simplement avec les moyens du bord, et j’ai pris le temps d’expliquer une solution pragmatique et relativement peu onéreuse. J’ai conseillé au labo l’acquisition d’un NAS Synology, le même que j’ai dans mon bureau pour stocker les images Ghost des machines de mes clients. J’ai détaillé la marque et le modèle des deux disques durs qu’il fallait acheter, un modèle plus robuste, et configuré en miroir (RAID 1) pour plus de sécurité. J’ai expliqué sommairement la prise en main de l’interface d’administration et j’ai décrit en grandes lignes comment cette petite machine pouvait s’intégrer dans un réseau Windows existant. Pour finir, j’ai envoyé un petit mail récapitulatif avec les références du matériel et la procédure à suivre.
Le patron du labo s’est confondu en remerciements et m’a fait savoir qu’il était content de tomber sur un informaticien capable de ne pas sortir le marteau-piqueur pour enfoncer une paire de clous. Et ce matin, j’ai eu l’heureuse surprise de trouver dans ma boîte aux lettres un colis rempli de pâtisseries alsaciennes.
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13 commentaires
Flol · 1 décembre 2020 à 17 h 19 min
Juste un mot: bravo !
BEF · 1 décembre 2020 à 20 h 51 min
Très bonne initiative.
C’est vrai que les petites structures n.ont pas de gros moyens mais merite la meme attention. ?
molotov · 2 décembre 2020 à 16 h 41 min
Synology c’est rock solide, j’en ai un qui tourne depuis 2007 ;).
Je l’ai ai testés en long et en large : simple baies, plusieurs baies, haute-dispo sur les modèles en rack, changement de disque à chaud, reconstruction de grappes, de raid, migration, backup de source ou de destination…bref c’est solide.
Bonne initiative, faut savoir faire preuve de pragmatisme lorsque les budgets sont limités.
Bonne continuation.
IamOrl · 3 décembre 2020 à 5 h 24 min
Voilà qui est des plus agréable à lire et m’a donné le sourire.
Merci d’être honnête, professionnel car ceux qui l’apprécie savent parfois le rendre avec attention.
djibb · 4 décembre 2020 à 17 h 54 min
Je rajouterai qu’acheter les disques durs chez deux fournisseurs différents… permettrait de ne pas avoir les 2 mêmes du même stock et d’éviter la panne du « les mêmes séries tombent en panne en même temps ». C’était bon les gourmandises ?
kikinovak · 6 décembre 2020 à 9 h 22 min
Je connais cet argument, mais je préfère le confort d’avoir des disques identiques.
Et les gourmandises étaient excellentes. (Burp.)
leclerc · 9 décembre 2020 à 10 h 42 min
Je dirais même, deux disque different mais au caracteristique semblable
FrancoisA · 27 décembre 2020 à 10 h 25 min
Personnellement, je leur aurait aussi conseillé un NAS Synology, mais avec un NAS 4 baies (3 disques en RAID 5 + 1 disque de Spare) comme ça si un des disques tombe en panne, ils pouvaient le changer par le disque de spare, tout en continuant de fonctionner en mode dégradé.
kikinovak · 27 décembre 2020 à 20 h 43 min
N’oublions pas que le but de l’opération consistait à trouver une solution peu onéreuse.
leclerc · 9 décembre 2020 à 10 h 41 min
Sinon avec un serveur hp microserver et proxmox, deux vm ca aurait pu le faire ?
kikinovak · 9 décembre 2020 à 10 h 45 min
1. La virtualisation est une couche d’abstraction inutile ici.
2. Installer le serveur et la sauvegarde sur la même machine n’a pas de sens.
leclerc · 9 décembre 2020 à 17 h 08 min
Si je comprends bien, la il a un NAS pour le stockage donc, si il perd ses données suite à un piratage il à plus rien (si un jour il decide de mettre internet) ou tout simplement si quelqu’un efface les données par erreurs
L’avantage de la virtualisation, c’est que tu peux lui créér deux VM distinctes une pour le stockage et une pour les backups
L’intérêt et de sectionner les deux parties, ainsi en cas de perte de données, il aurait encore ses backups
Tu peux aussi backup les VM directement avec le stockage (je déconseille, mais c’est faisable)
En gros avec la virtu et le microserver, tu aurais pu permettre un éventail d’action beaucoup plus large qu’avec un NAS
tout cela fait en amont et testé
Même si tout repose sur le même materiel, ce qui est aussi le cas avec les NAS
Et avec un microserveur tu peux réutiliser bon nombre de composants en cas de panne de la carte mère, ce qui n’est pas le cas du NAS
C’est ma vision de la chose après, chacun ça façon de faire
kikinovak · 9 décembre 2020 à 17 h 37 min
Effectivement, ce serait un marteau-piqueur virtualisé.
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