OpenSUSE Leap 15.2 a été publiée le 2 juillet 2020. Voici un article qui décrit pas à pas l’installation d’un poste de travail basé sur l’environnement KDE. Cette installation nous servira de base pour des configurations personnalisées que nous aurons l’occasion d’aborder ultérieurement.
- Confectionner la clé USB d’installation
- Réinitialiser le disque dur
- Démarrer l’installation
- Partitionnement traditionnel
- Partitionnement UEFI
- Terminer la configuration des paramètres
- Redémarrage initial
Confectionner la clé USB d’installation
Les fichiers ISO de la distribution sont disponibles sur la plateforme http://download.opensuse.org, dans le répertoire distribution/leap/15.2/iso.
La distribution OpenSUSE a connu un historique des versions quelque peu erratique, étant donné qu’on est passé de la version 13 à la version 42, puis à la version 15. À ce jour, la version 15.2 est considérée comme la version stable officielle.
Je récupère le fichier openSUSE-Leap-15.2-DVD-x86_64.iso.
Le fichier ISO est hybride, je peux donc l’écrire directement sur une clé USB pour en faire un support d’installation.
# dd if=openSUSE-Leap-15.2-DVD-x86_64.iso of=/dev/sdX bs=1M
Réinitialiser le disque dur
Ce n’est pas une mauvaise idée de réinitialiser le disque dur pour partir sur des bases saines. Je vais me servir du support d’installation d’OpenSUSE, qui fait également office de système de secours.
Je démarre sur la clé USB, j’appuie sur F2 pour sélectionner la langue française, puis je sélectionne Plus > Système de secours dans le menu principal. Pour une meilleure lisibilité de la console, j’ajoute les paramètres de démarrage nomodeset quiet vga=791
.
Voici à quoi ressemble mon disque dur.
0:rescue:~ # lsblk
NAME MAJ:MIN RM SIZE RO TYPE MOUNTPOINT
...
sda 8:0 0 40G 0 disk
├─sda1 8:1 0 8M 0 part
├─sda2 8:2 0 24.8G 0 part
├─sda3 8:3 0 13.2G 0 part
└─sda4 8:4 0 2G 0 part
sr0 11:0 1 3.7G 0 rom
Je vais me servir de l’outil de partitionnement gdisk
pour remettre à zéro ma table de partitions. Plus exactement, c’est la fonctionnalité avancée zap/destroy
qui me permettra de réinitialiser le disque.
0:rescue:~ # gdisk /dev/sda GPT fdisk (gdisk) version 1.0.1 Partition table scan: MBR: protective BSD: not present APM: not present GPT: present Found valid GPT with protective MBR; using GPT. Command (? for help): x Expert command (? for help): z About to wipe out GPT on /dev/sda. Proceed? (Y/N): y GPT data structures destroyed! You may now partition the disk using fdisk or other utilities. Blank out MBR? (Y/N): y
Et voilà un disque dur tout propre.
0:rescue:~ # lsblk
NAME MAJ:MIN RM SIZE RO TYPE MOUNTPOINT
...
sda 8:0 0 40G 0 disk
sr0 11:0 1 3.7G 0 rom
Démarrer l’installation
Je démarre sur la clé USB, j’appuie sur F2 pour sélectionner la langue française, et cette fois-ci, j’opte pour Installation.
L’écran de démarrage de l’installateur se présente différemment avec l’UEFI. Il suffit de démarrer l’installation en anglais et de basculer vers le français dans le premier écran du programme d’installation.
Le premier écran de l’installateur me permet de choisir la disposition de mon clavier.
Puisque je dispose d’une connexion réseau, j’active les dépôts en ligne.
Je confirme la sélection de dépôts de paquets officiels proposés par défaut.
Dans l’écran de sélection de l’interface utilisateur, j’opte pour le bureau KDE.
Partitionnement traditionnel
Le schéma de partitionnement automatique proposé par l’installateur est basé sur le système de fichiers Btrfs, que je préfère éviter pour toute une série de raisons. Au lieu de cela, je vais donc opter pour le partitionnement manuel, avec un schéma de partitionnement relativement simple.
- une partition
BIOS boot
de 8 Mo - une partition
/boot
de 500 Mo, formatée enext2
et étiquetéeboot
- une partition principale occupant le maximum d’espace disponible sur le disque, formatée en
ext4
et étiquetéeroot
- une partition d’échange étiquetée
swap
et dont la taille est égale à la quantité de RAM de la machine
La partition BIOS boot
est nécessaire pour gérer un disque avec une table de partitions gpt
depuis un BIOS traditionnel.
Dans le menu de l’installateur, j’opte pour le Partitionnement en mode expert > Démarrer avec les partitions existantes et je clique sur Suivant.
Voici une petite vue d’ensemble de toutes les étapes par lesquelles il faut passer pour créer les quatre partitions.
- Partition
BIOS boot
: Onglet Partitions > Ajouter une partition > Taille personnalisée : 8 MiB > Rôle : Volume brut (non formaté) > ID de partition : Partition de démarrage BIOS. - Partition
/boot
: Ajouter une partition > Taille personnalisée : 500 MiB > Rôle : Système d’exploitation > Système de fichiers : ext2 > Point de montage :/boot
> Optionsfstab
> Label de volume :boot
. - Partition
/
: Ajouter une partition > Taille personnalisée : soustraire la quantité deswap
que l’on veut laisser (par exemple, passer de 59.50 GiB à 55.50 GiB si l’on veut garder 4 GiB pour la partition d’échange) > Rôle : Système d’exploitation > Système de fichiers :ext4
> Point de montage :/
> Optionsfstab
> Label de volume :root
. - Partition
swap
: Ajouter une partition > Taille maximale : vérifier si la taille est correcte > Rôle :swap
> Système de fichiers :swap
> Point de montage :swap
> Optionsfstab
> Label de volume :swap
.
Au final, on doit se retrouver avec quelque chose qui ressemble à ceci.
Partitionnement UEFI
Sur les machines dotées d’un UEFI (Unified Extensible Firmware Interface) à la place du BIOS, le schéma de partitionnement pourra ressembler à ceci.
- une partition
/boot/efi
de 500 Mo, formatée envfat
et étiquetéeefi
- une partition
/boot
de 500 Mo, formatée enext2
et étiquetéeboot
- une partition principale occupant le maximum d’espace disponible sur le disque, formatée en
ext4
et étiquetéeroot
- une partition d’échange étiquetée
swap
et dont la taille est égale à la quantité de RAM de la machine
Voici toutes les étapes par lesquelles il faut passer pour créer les quatre partitions.
- Partition
/boot/efi
: Onglet Partitions > Ajouter une partition > Taille personnalisée : 500 MiB > Rôle : Partition de démarrage EFI > Système de fichiers : FAT > Point de montage :/boot/efi
> Optionsfstab
> Label de volume :efi
. - Partition
/boot
: Ajouter une partition > Taille personnalisée : 500 MiB > Rôle : Système d’exploitation > Système de fichiers :ext2
> Point de montage :/boot
> Optionsfstab
> Label de volume :boot
. - Partition
/
: Ajouter une partition > Taille personnalisée : soustraire la quantité deswap
que l’on veut laisser (par exemple, passer de 59.02 GiB à 55.02 GiB si l’on veut garder 4 GiB pour la partition d’échange) > Rôle : Système d’exploitation > Système de fichiers :ext4
> Point de montage :/
> Optionsfstab
> Label de volume :root
. - Partition
swap
: Ajouter une partition > Taille maximale : vérifier si la taille est correcte > Rôle :swap
> Système de fichiers :swap
> Point de montage :swap
> Optionsfstab
> Label de volume :swap
.
Au final, on doit se retrouver avec quelque chose qui ressemble à ceci.
Une fois qu’on clique sur Accepter, l’installateur affiche un récapitulatif des opérations de partitionnement et de formatage.
Terminer la configuration des paramètres
Nous avons fait le gros du travail avec le partitionnement. Le reste de la configuration s’effectue en quelques clics. L’écran subséquent permet de configurer le fuseau horaire.
Ensuite, on passe à la création de l’utilisateur initial. Rien de spécial à signaler ici, mais on veillera bien à décocher l’option Login automatique, qui est une aberration en termes de sécurité.
On arrive finalement à l’écran qui affiche un récapitulatif complet des paramètres d’installation. Ici, on peut éventuellement procéder aux modifications suivantes.
- Désactiver les Mitigations du CPU.
- Activer le service SSH
- Ouvrir le port 22 en conséquence
Dans la configuration par défaut, la distribution installe un nombre assez important de paquets. Le but manifeste du distributeur est ici d’offrir un environnement de bureau raisonnablement complet.
Redémarrage initial
Au terme de l’installation, le système redémarre automatiquement, et on se retrouve face au gestionnaire de connexion SDDM.
Une fois qu’on a pris en compte le célèbre adage selon lequel les goûts et les couleurs ne se disputent pas, on notera quand-même une configuration par défaut plutôt léchée et sobre, aux angles arrondis et à l’esthétisme tout à fait adapté à des postes de travail professionnels.
Notre poste de travail OpenSUSE Leap 15.2 KDE est installé. Il ne reste plus qu’à le peaufiner aux petits oignons, ce qui fera l’objet de notre prochain article.
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2 commentaires
charlie · 27 juillet 2020 à 15 h 13 min
Excellent article, juste une note … l’accès automatique n’affecte pas du tout la sécurité, évidemment si vous devez laisser le notebook sans surveillance, vous devriez avoir un mot de passe. Au lieu de cela, à mon avis, cela affecte la sécurité d’avoir un utilisateur avec le même mot de passe root, ce n’est pas le meilleur, je définis toujours un mot de passe root fort.
kikinovak · 27 juillet 2020 à 22 h 46 min
Nous n’avons pas la même définition de sécurité des données.
Les commentaires sont fermés.